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Les bonnes histoires du MJ, suite

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Message par Ornemus Dim 15 Juil - 16:23

Un coup.
Puis tourner sur soi-même.
Un coup. Sur l'autre face du disque de métal.
Puis tourner sur soi-même, pour que le lourd marteau décrive un cercle presque complet.
Un coup.
Sœur Gwennaïg sonnait le gong.

Le monastère de Pellock occupait une position stratégique dans le massif de l’Écu. Le col escarpé dont il occupait le flanc était l’accès le plus rapide  aux mines de Shurmtz ou aux terres de bêtes depuis le Dermyr,  tandis que la vallée qu’il dominait menait directement à la forêt de Shade. Enfin, le col du loup blanc, situé juste en face du monastère, était la principale voie d’accès depuis les terres des Orques au sud de la forêt, avec l’étroit chemin entre mer et monts occupé par fort Coastar. Cela expliquait la présence d’une tour de guet avec gong et d'une sœur de permanence au sommet de celle-ci. Toute tentative d’intrusion des Orques  serait immédiatement repérée depuis celle-ci, et le son du gong portait juqu’au monastère voisin de Thamior, lui-même en mesure de prévenir fort Coastar.

Si la route de Shade avait étonnamment reçu quelques visiteurs ces derniers mois, celle de Shurmtz restait moins fréquentée depuis que les Nains étaient entrés en guerre contre des ennemis souterrains. Ce n’était qu’une raison de plus pour les moniales de Pellock de garder le passage. Il fallait être en mesure de protéger les voyageurs restants, généralement des groupes de chasseurs en expédition dans les terres des bêtes.

Et les jets de lumières là bas, de l’autre côté du col du loup blanc, ne pouvaient signifier qu'une chose, aussi surprenante qu’elle soit : des voyageurs étaient en danger.



Sœur Gwennaïg sonnait le gong.
De toutes ses forces.
Et ce n'était pas peu dire.

Sœur Gwennaïg était de loin l'habitante la plus forte du monastère. La tenue des moniales, le simple hakama (pantalon-jupe plissé) et le large soutien-gorge en toile, ne laissait aucun doute sur la stature imposante de celle qui les portait. Sa musculature n'aurait pas été dépréciée d'un hercule de foire. Sœur Gwennaïg n’était pas une femme très élégante, mais personne ne lui demandait de l'être. Posant le marteau, elle descendit dans la cour. Rapidement, mais sans montrer la moindre précipitation. Se précipiter est le meilleur moyen de perdre du temps.

Les trente autres moniales de Pellock étaient déjà réunies. Sans un mot, Mère Adelice lui tendit son arme. Mère Adelice était toute petite, incroyablement vieille et il semblait que le moindre de vent pourrait la faire chuter. Pourtant, le vent soufflait fort dans les contreforts de Shurmtz, et personne ne pouvait se souvenir de l'avoir vue vaciller. Ses Kusaris avaient la formes de deux fouets métalliques agrémentés d’un kama à leur extrémité. Celui de Gwennaïg était constitué d'une épaisse corde de quatre mètre et d’une énorme boule de métal coulissant librement le long de la corde jusqu'à ce qu'on tende brusquement celle-ci. Lorsque Sœur Gwennaïg tourbillonnait en maniant son Kusari, il valait mieux se tenir prudemment à l'écart. Vingt moniales sortirent en courant du monastère. En courant particulièrement vite. Des voyageurs étaient en danger.
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Message par Ornemus Ven 24 Aoû - 19:19

Une heure avant.

Gorack contemplait avec satisfaction la double hache sur laquelle il s'appuyait. Puis contemplait avec plus de satisfaction encore ses hommes rassemblés autour de lui. Ses Orques, ses Trolls et ses Géants, serait-il plus juste de dire. Enfin, il contemplait avec beaucoup moins de satisfaction l'être chétif à la peau noire qui se tenait à côté de lui.

Izzer Dren. Venu s'assurer que l'alliance de Gorack avec les siens portait ses fruits. Gorack n'aimait pas le Drow, ni aucun des siens, mais depuis que ceux-ci avaient surgi du fond des montagnes et quasiment anéanti les Nains, il fallait bien compter avec eux. Les Elfes Noirs lui avaient procuré des esclaves, des guerriers et des armes, jusqu'à la hache double qu'ils avaient volée pour lui aux Nains. En contrepartie, il devait détruire la caravane qui s'approchait sur la route en dessous de lui. Et cela n'était pas fait pour déplaire au chef de guerre Orque. La caravane avait l'air riche. Très riche. Et défendue en conséquence, bien sûr, mais il avait les moyens d'en venir à bout désormais...

Dren leva le parchemin qu'il tenait, marmonna des dizaines de mots inintelligibles, fit des gestes grotesques, et un hurlement de loup s'éleva un peu à leur droite. Beaucoup de peine pour peu de choses. Mais au moins, les loups étaient prévenus. Gorack n'avait plus qu'à jouir du spectacle. En bas, les gardes avaient levé la tête dans leur direction, sans rien remarquer tant la distance était grande. Mais ce faisant, il ne voyaient pas non plus la meute de loups arctiques qui dévalait la pente opposée dans leur direction... Une volée de boules de feu partie du convoi vint à la fois avertir les gardes et désorganiser l'assaut. Très bien, juste ce que Dren avait prévu. C'en était presque rageant. Mais cela faisait autant de moins contre les Trolls...

Les gardes vinrent bien sûr à bout des loups. Gorack avait dressé sa meute dans le seul but de la sacrifier, mais il ne s'en sentit pas moins bouillir. Maintenant qu'ils étaient affaiblis, ces sales humains allaient souffrir. Il leva la main, prêt à donner le signal de l'attaque...

- Attends un peu, ils ne sont pas encore au bon endroit !

Réprimant un geste de colère, l'Orque baissa lentement la main. Cet abruti de Drow ne perdait rien pour attendre. C'était lui le chef, ici, que diable ! Bon, on allait attendre un peu... que les bêtes s'affolent. Le Drow avait annoncé que ses Tendriculaires apeureraient les bêtes. C'est bien ce qui se passa. Les bœufs se mirent à mugir, les cavaliers eurent le plus grand mal à calmer leurs montures, et seuls les mages de la caravane parvinrent à repousser la menace. Gorack remarqua le chariot d'où venait le plus grand nombre de sort, gardé par un nombre important de soldats : c'était là qu'il fallait frapper. Il leva nouveau la main...

- Non, les Tendriculaires n'ont pas suffi, il vaut mieux attendre qu'ils se rapprochent encore...

... et l'abattit de toute ses forces sur la nuque du mage, donnant en même temps le signal de l'assaut. Personne ne dictait sa stratégie, sûrement pas un trouillard de mage !

Ce fut la ruée. D'abord les Ogres, les Ettins et les Géants des Montagnes. Puis l'envol des Ogres Mages pour détruire les chariots des lanceurs de sorts. Ensuite, les Trolls et les Orques finiraient le travail. Et Gorack se chargeait des cibles principales. En courant dans la neige, il hurlait, transporté par la présence de ses troupes tout autour de lui, dont la soif de sang le galvanisait autant que lui même les entraînait. Il sentait leur souffle chaud, entendait la neige crisser sous ses épaisses bottes,  les branches craquer, les cris jaillir de tous les côtés...  Tous ses sens étaient comme affûtés par l'importance du moment. Une gerbe colorée jaillit du chariot des Mages. Un appel à l'aide. Risible, dans ces contrées. Que deux autres suivent : Gorack n'avait pas à avoir peur.

Il vit les deux jeunes cibles se porter à la rencontre des Géants avec leurs hommes, et fit signe à l'un des Ogres Mages de se porter vers eux. Il eu le temps de le voir effrayer leurs montures, et les hommes chuter lourdement au pied des Géants. Pas de souci de ce côté-là. Voyons plutôt du côté des mages : le chariot venait de s'embraser sous les assauts répétés des autres Ogres. Une jeune femme jaillit du chariot en flammes et regarda fixement le monstre au dessus d'elle. L'Ogre, n'arrivant soudain plus à voler, s'abattit à quelque mètres d'elle, sur les rochers, et son sang éclaboussa le alentours. Bien, une autre cible. Un petit geste discret et les deux mages encore dans le coin se mettent de l'autre côté et tentent de l'immobiliser. Un Troll dévale la pente dans sa direction, toujours du côté opposé. La magicienne réagit avec un talent remarquable. Des rayons enflammés viennent stopper le Troll en plein élan, et les sorts de vol des Mages sont dissipés. Les alliés de Gorack ne survivent que grâce à leurs anneaux de feuille morte. Mais cela ne sert à rien : les cris du troll ont couvert celui de ses bottes à lui, Gorack, et la fille ne s'aperçoit de sa présence que lorsqu'il est à trois mètres d'elle. La hache se lève, s'abat... C'est presque trop facile.

Un cri rageur, un sifflement, un Ogre qui s'abat : voilà la cible principale qui sort de sa réserve ! Décidément, ils faisaient tout pour lui faciliter la tâche, ceux-là ! Un temps d'arrêt, celui des deux chefs qui se reconnaissent l'un l'autre à leur seul apparence. Il y a toujours une phase d'observation, le temps que chacun jauge son adversaire. Parce que, bien sûr, cela ne peut se terminer que par un duel...

Un duel, alors qu'on a un Ogre Mage à côté. Et il l'a cru, en plus ! Eh bien voilà, tu es immobilisé maintenant, bravo. Il faut dire qu'il était préparé de longue date, celui-là. Sur parchemin Drow et tout. En tout cas, le gars en face est probablement puissant, mais il ne peut plus rien faire, maintenant. Juste regarder la mort s'approcher de lui, avec le corps de la magicienne- sa fille ? - en arrière plan. Pitoyable.

Heureusement, quelques gardes réussissent à surgir pour donner enfin un vrai combat à Gorack. Sa hache à l'occasion de tourbillonner quelque peu,  et le sang des soldats vint se mêler à celui de leur maître. Les pertes sont quand même importantes, ce n'était pas si facile que ça. Il suffisait d'être bien préparé. Désormais, il ne restait plus qu'à fouiller les chariots et exterminer les survivants.

La vue de son dernier mage, changé en statue, le convainquit soudain qu'il restait un lanceur de sort quelque part. Justement, il manquait une cible, non ? Une jeune mage, elle aussi. Que Dren ne s'inquiète pas : il savait se souvenir des consignes, tout de même. Et le travail serait bien fait. Puisqu'on avait des Gnolls sous la main, autant les envoyer assaillir le chariot, là-bas, et attendre que les sorts cessent d'en jaillir. Ce n'était pas si long que ça, après tout, et une dizaine de morts chez ces demi-bêtes n'allait pas tellement le gêner. Bon, voilà qui est fait. Plus qu'à la faire sortir...

Lorsque la jeune fille tomba devant lui, dans la neige, Gorack prit le temps de la considérer. Comme les autres, elle avait vaguement une tête d'elfe, bien qu’humaine : difficile, vraiment, de trouver quelles étaient les cibles à abattre ! Mais il fallait reconnaître que ce petit plus de sang elfique chez la fille plaidait plutôt en sa faveur. Elle avait l'air vraiment jeune. Et elle ne lançait plus de sorts. D'ailleurs, il suffisait de lui arracher sa sacoche pour être sûr qu'elle soit désarmée. Gorack regarda autour de lui : Dren ne se réveillerait pas avant un quart d'heure, et il faudrait au moins autant de temps pour que le calme revienne tout à fait et qu'il ne reste plus que le pillage. Un quart d'heure, ça suffisait largement, et ses hommes n'auraient pas besoin de lui pour finir le travail... On allait s'amuser un peu.

Aboyant un ordre sec aux Gnolls qui s'égaillèrent, Gorack saisit la jeune fille par le collet de sa robe et la lança dans le chariot. Puis, indifférent à ses cris, il disparut à son tour sous la toile...

Lorsque les moniales parvinrent sur les lieux du combats, elles se rendirent immédiatement compte qu'elles arrivaient trop tard, et que la plupart des membres du convoi étaient déjà morts. Mais les monstres fouillaient encore les chariots et les blessés râlaient encore : il y avait peut-être quelques personnes à sauver. Et puisqu'on était là, hein...

En voyant les trolls, un peu à l'écart et occupés à disloquer complètement le chariot de tête en mangeant des bouts de bœufs, mère Adelice fit signe à sœur Gwennaïg et à sœur Narya  de la suivre et se porta à leur rencontre. Chaque sœur avança vers un troll, et les Kusaris de Narya s'enflammèrent brusquement. Narya avait été magicienne avant de rejoindre le monastère, et elle avait pris le temps d'enchanter ses armes. Le combat de leur côté fut assez bref. Les Trolls, épouvantés par le feu et submergés par leurs attaques, ne cherchaient qu'à se défendre et à fuir, mais ils étaient trop lent pour faire l'un ou l'autre. Les moniales changeaient fréquemment de cible afin que Narya cautérise les plaies ouvertes par ses amies, et leurs adversaires ne savaient vraiment pas ou donner de la tête. Ils tombèrent bientôt pour ne jamais se relever.

Pendant ce temps, les dix-sept autres sœurs s'occupaient des Orques, des Gnolls et des Ogres. La troupe ne semblait pas avoir de chef, ce qui la désorganisait complètement, et même les géants des montagnes ne réussirent pas à se montrer vraiment dangereux. Mère Adelice tourbillonnait au milieu d'une foule d'ennemi, telle un insaisissable feu follet, laissant derrière elle une traînée sanglante. Sœur Gwennaïg se jetait au cœur d'un groupe d'Orque, prenait le temps de leur dire un "bonjour" joyeux, et se mettait à tourner au moment où les monstres se jetaient sur elles. Il était rare que la lame de l'un d'eux l'atteigne ; la plupart étaient  fauchés en plein élan par une masse d'acier à moitié aussi lourde qu'eux mais pourtant lancée à toute vitesse ! Les autres combattantes utilisaient leurs armes respectives au mieux de leurs capacités : le point commun des Kusaris est qu’ils avaient la plupart du temps une portée démesurée, et cet avantage était employé jusqu'à la quintessence dans cet espace dégagé. Chaque sœur était assez isolée des autres pour pouvoir utiliser son arme sans risque de les gêner, mais les Orques qui reculaient devant l'une se retrouvaient souvent à portée d'une autre, et la rapidité des sœurs ne leur permettait pas de s'organiser suffisamment pour réagir efficacement.

Soudain, la toile d'un des chariot s'ouvrit, et un Orque de haute taille, les yeux injectés de sang, en sortit. Il maniait une double hache avec une dextérité remarquable, et mère Adelice comprit immédiatement que le chef adverse faisait enfin son apparition. Elle bondit sur un chariot à côté d'elle, fit un saut improbable jusqu'au suivant, et après quelques pirouettes supplémentaires, bondit en tournoyant jusque devant le chef de guerre. Le silence s'installa.

Gorack ne mit pas longtemps à comprendre la situation. Ses troupes était défaites, les survivants fuyaient, et il était seul face à une vingtaine de moniales redoutables. Bon. Ses chances de survies étaient à peu près nulles. Ça lui apprendrait à ne pas tenir compte des signaux de détresse, et à sous-estimer la capacité de ces sales bonnes femmes à venir au secours. Ce n'était pas permis d'aller aussi vite, aussi ! Mais le plus important était de finir sa mission. La dernière cible vivait encore, même si son état n'était plus très brillant, et il n'était pas question de la laisser comme ça. Le meilleur moyen était de s'occuper tout de suite de la dernière tâche qui lui avait été confiée.

Incendier le convoi.
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